Auteur/autrice : Juliette Cortese

  • 50 décembre

    50 décembre

    Alors une anecdote chaque jour j’ai dit : une volonté c’est sourcils broussailleux ; avec des bras grands comme parents aimants, que faire au juste pour un autre ? Et vieillir avec ça… Dans la rue j’ai regardé marcher deux vieux, je les ai suivis presque. Ils parlaient un peu, bas, je n’entendais pas mais…

  • 49 décembre

    49 décembre

    On marchandait les anxiétés, les cœurs cueillis d’animaux morts. On ouvrait des boîtes contenant du soulagement, mais personne n’arrivait jamais à en attraper.  Je me suis aperçu que depuis ton départ (je ne dirai pas disparition), j’ai comme arrêté la vie, et maintenant je veux la reprendre.  C’est vrai. J’ai pensé reprendre la vie là…

  • 48 décembre

    48 décembre

    Accidentée par le matin, je suis tombée rafale sur la lumière et je reste dans la compagnie des choses Dehors j’entends la ville les molosses au poil bleu et ras les dents disloquées par les rires qui font peur des talons de femmes sur la chaussée le soupir des passages piétons les hululements des cons…

  • 47 décembre

    47 décembre

    Ô hublots, ô châteaux, vous êtes lumières sans nous, et douces et jaunes encore ! Il y a ceux qui pensent Il y a ce qui ne pense pas à ça les choses calmes et paisibles ne regardent ni mon épaule ni rien pas plus la mouche qui s’y pose sans un bzzz pas plus…

  • 45 décembre

    45 décembre

    Insomniaque réveillée par l’improbable du sommeil je me lève et j’écris ce qui se passe je regarde la rue je n’y suis pas je n’y nuis pas je mon épaule je ni nuit je ne bouleverse pas le monde depuis la fenêtre. Un rat passe un soixante-neuf passe l’odeur d’après le moteur un homme passe…

  • 44 décembre

    44 décembre

    Je continue d’arpenter la rue pour voir. La souris dans ma poche pour me donner du coeur mes jambes de femme je les ai vernies pauvre résille et regarde autour les hordes, autour les chauves et les crétins en bandes, autour les rires à grandes bouches fendues, et vomir du vin tiède comme une veille…

  • 43 décembre

    43 décembre

    Il y a toujours quelque chose qui découpe l’image, mes yeux même. Et puis écrire encore pour retenir la rue qui coule, pauvre cinéma comme des yeux fermés  qui regardent au travers pauvres paupières demi-effacées…  Je suis définitivement hybride la rue ce matin se lave les yeux sur moi, je me sens cheveux blonds platine…

  • 42 décembre

    42 décembre

    Le petit matin barrit sa jeunesse et sa vigueur, pas moi. Hier j’ai dit quelque chose à partir de mon épaule ce matin je veux parler d’avant retenir le pauvre passé (sans épaule de femme) pauvre rue Pauvre, je te retiens, pauvre épaule d’homme, je te retiens, pauvre passé où la rue me laissait tranquille,…

  • 41 décembre

    41 décembre

    La journée c’était tranches de lumière, tranches de temps et tranches de toi-même, et puis c’était le soir.  Dans la lumière qui tombe, j’essaie de faire exister la ville. Si je n’écris pas je ne retiens pas les choses, comme si elles coulaient devant moi, pauvre cinéma. Pauvre cinéma avec des chiens gros et molosses…

  • 40 décembre

    40 décembre

    Peut-être que c’est tout mon corps, finalement. Je travaille à changer mes idées, tout mettre au propre, comme on dit. Je travaille à la table, j’essaie de taire la porte qui bat en moi. Peut-être que c’est tout mon corps. Je travaille dans la rue, à saisir des rayons, des noirs et des blancs. Je…