91ème parallèle

  • 37 août

    37 août

    Les fourmis sur nos têtes, ce qui court en nous, notre sang, ta main, mon cœur qui jouit et les pattes des perroquets blancs des forêts primaires.  Une entité, le quelque chose on ne sait pas quoi c’est ce qui manque depuis que tu n’es plus là, ce qui manque manquait déjà avant toi manque…

  • 36 août

    36 août

    Le sable crisse à tes cheveux, tes joues, tes doigts rugueux.  L’air moite de la mer est sur toutes nos peaux. Quelque chose nous fait quelque chose, nous sommes touchés par quelque chose qui n’est pas une mer, ni une vague, ni une dune. Un animal sans doute – tu dis ça en levant les…

  • 35 août

    35 août

    Autoportrait en photographe. Soudain on me voyait avec une tête de femme. C’était un mouvement fugace de l’esprit, mais qui me déstabilisait durablement. Mon trouble s’emmêlait avec la sensation du manque incoercible, l’absence et la privation d’une affection suffisante avaient creusé un gouffre autour duquel tourner une vie entière.  L’ensemble faisait une identité inextricable, l’excavation…

  • 34 août

    34 août

    Dernier voyage aux ombres, relents charnus de l’été. J’ai décidé de ressortir de la tête. Je me terrais, dans l’été trop brûlant, au fond de la tête. Il y a des parcs, bassins et jardins, dans la tête, on peut y être bien. Mais au bout d’un moment, c’est long. Une petite éternité de tête,…

  • 33 août

    33 août

    Je regarde de près le monde est mouillé. Il pleut une peau imperceptible transparente et sans sensation. Elle recouvre nos mémoires, gluante et poussiéreuse. Rien de plus sale. C’est le cambouis des frontières, une graisse de limites franchies. Nous ne sommes plus qu’un tas d’hommes éparpillés et qui cherchent des espaces sans eau sans sécheresse. …

  • 32 août

    32 août

    On ne sait pas où ça va nul ne sait où ça va personne pour raconter l’histoire tout est écrit écrabouillé étouffé sous des édredons – un sens unique donné à ce qui se passe et c’est la fin de toute parole – de tout récit comme une corde tendue entre ce qui s’est passé…

  • 62 juillet

    62 juillet

    Choses cachées, pires que choses vues. Il y a ce que je ne veux pas savoir, et ce que ma mémoire oublie. Nulle volition, c’est ce qui me met à terre.Seulement les mauvais souvenirs, les mauvais sangs, les odeurs sans vraisemblance. Je marche en crabe dans le parc. Le tronc d’un arbre montre une blessure…

  • 61 juillet

    61 juillet

    Je perds mes mots. Ils me transpercent, ressortent, et couverts de mon sang s’en vont, tombent dans les eaux lourdes de ma mémoire. Je t’aimais comme on aime enfant, en criant, en courant, en se tordant les genoux dans les cailloux. Je t’aimais comme on reste collé, par la hanche ou par l’épaule. Je t’aimais…

  • 60 juillet

    60 juillet

    60 juillet. Foisonnement des intérieurs, forme de mots les images.

  • 59 juillet

    59 juillet

    Ça se passait sous un soleil gris nuage, un de ces ciels blancs qui piquent les yeux. J’avais rencontré tellement d’obstacles que mes poils s’étaient collés entre eux, jusqu’à devenir durs et piquants à la surface de ma peau. Mais la tentative d’échapper à ma famille adhésive, qui me faisait arriver dans des dunes de…