33 août

Je regarde de près le monde est mouillé. Il pleut une peau imperceptible transparente et sans sensation. Elle recouvre nos mémoires, gluante et poussiéreuse. Rien de plus sale. C’est le cambouis des frontières, une graisse de limites franchies. Nous ne sommes plus qu’un tas d’hommes éparpillés et qui cherchent des espaces sans eau sans sécheresse. 

Je ne sais ce que valent mes paroles sous le feuillage. Je ne sais ce que valent mes pas, ce que valent mes mains, ce que vaut une sauvagerie ou une porte d’armoire qui bat. 

Maintenant la valeur des choses est suspendue aux arbres.