91ème parallèle

  • 31 septembre

    31 septembre

    Comment pourrais-je parler de la tendre époque ? Je n’avais pas encore le travail de mots. Il fallait seulement vivre. Nous étions jardiniers des octobres, à regarder les dessous des feuilles, aussi ceux des oiseaux. Nous ne faisions que l’amour, une boule de glaise qu’il fallait façonner à deux jusqu’à ce qu’elle roule. Au loin…

  • 61 août

    61 août

    Peut-être que la journée avait commencé en pente, peut-être qu’il manquait quelque chose. Peut-être qu’il s’est passé quelque chose, peut-être pas, peut-être que je ne sais plus, personne ne sait. Quelqu’un ne peut plus continuer.  Peut-être que j’aisément pentoie vers les ensembles plutôt que regarder mes plusieurs nombrils, mes jambes de changement et mes béances…

  • 60 août

    60 août

    Une béance et quoi, le bleu des automnes et reflets de pieds, portrait en pied  – un écho non visible – je suis sans présage ni ascenseur, je n’ai pas de quoi accélérer ma pensée, il faut se tenir à ce temps qui coule au rythme lent des manèges sans bords, un jour on n’aura…

  • 59 août

    59 août

    Ombres et immeubles du salon, les reflets dans la tête. Ce qui passe. Le bleu du ciel est plus profond derrière les feuilles claires des oliviers. Je suis vide même de la fatigue. Je garde mon dos contre mon lit, je regarde le plafonnier qui tourne sur lui-même, immobile, sans même la compagnie d’une mouche.…

  • 58 août

    58 août

    On a coupé la phrase on a coupé la parole on a coupé le temps en tranches les saisons en heures les nuits en secondes. J’ai coupé mon regard mon regard a coupé mon corps mes jambes de femme ont coupé ma démarche pendant une certaine durée et puis. Les morceaux recollés, parfois à l’envers…

  • 57 août

    57 août

    Ce matin j’ai vu ton visage dans une lame du parquet. Je ne m’y attendais pas.  Les fleurs ne sont pas toujours où on s’y attend, les gens qu’on aime non plus.  Un printemps rouge comme l’ombre de la fleur sur elle-même. Je ne dis rien de plus, l’ombre de moi-même sur moi-même, ce serait…

  • 55 août

    55 août

    Aujourd’hui dimanche, ma peau cesse de se retourner. Je cours au magasin de pieds – jeu de vilains – il y a là de l’accueil – une foule bricoleuse et vandale, qui écrase les corps sur son passage et se dispute les morceaux déchiquetés. C’est violent comme troupeaux des moutons et enfants des lézards.  « Nous…

  • 54 août

    54 août

    Je suis une petite chose qui se défait et se refait sans arrêt. Je suis quelqu’un qu’on foule aux pieds sans s’en apercevoir. Un trottoir de luxe ou un tapis persan.  Je suis décortiqué des carapaces, un grand bol de vinaigre pour habitat seulement.  Je vis dans une chambre dont l’armoire a une porte qui…

  • 52 août

    52 août

    À la sieste, le monde avait des airs de lumière atomique. C’était dans les verts et bleus inquiétants, ça faisait des bruits d’ondes qui vrombissent les unes par dessus les autres comme un miroir pour le ciel, et des bruits de chaleur qui s’étouffent, les unes par dessus les autres, les sèches avec les sèches,…

  • 51 août

    51 août

    Sombres et champêtres, les images pas parties sont collées derrière mes yeux. Rémanence de ce qui m’a rendu fou.  C’est vrai. C’était avant les jambes de femme, j’ai devenu fou. J’ai fait quelque chose. Fait quelque qu’il faut pas. Faux pas. Faut pas faute. Faute à la bête.