54 août

Je suis une petite chose qui se défait et se refait sans arrêt. Je suis quelqu’un qu’on foule aux pieds sans s’en apercevoir. Un trottoir de luxe ou un tapis persan. 

Je suis décortiqué des carapaces, un grand bol de vinaigre pour habitat seulement. 

Je vis dans une chambre dont l’armoire a une porte qui bat, l’autre fermée, et une souris qui écoute. 

Sur la plage sans les pieds, la dame aux coquillages, elle ramasse. Elle me remet les clés du tiroir dans lequel il y a la mer. J’ai fermé et j’ai jeté la clé.

J’amasse du vide et des galets dans un espace clos, murs de ciment et ampoule nue.

La porte bat et mon cœur, et mes pensées construisent de moi comme un grand garage vide.