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52 avril
J’ai renoncé au déchiffrage. La femme n’est pas ressortie de la bâtisse aux murs jaunes. Je m’en fiche, de ses cheveux roux. Si je l’avais attendue, le jour serait passé comme un vertige. De la vague on a un désir pour le fond. Au lieu de ça j’ai repris mes allées, mes venues, mes courses…
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51 avril
Ce matin la femme est entrée dans une autre bâtisse. Sur la pierre jaune du mur ancien, il y a une inscription à moitié disparue, latine ? Je joue au jeu des écritures effacées. C’est un hôtel particulier, clos par une immense double porte à moulures, peinte en vert sombre. Dans le pan de mur…
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50 avril
Tout le matin j’avais refait des allers-retours à pas comptés devant le n°9. Macadam noir, macadam gris, rigole pavée, aller, venir, attendre. J’avais suivi la femme juste avant midi, la voir ressortir ne m’a pas davantage surpris que croiser un rat dans les poubelles. J’attendais. Je marchais, trop vite, pas trop vite, j’attendais un peu,…
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49 avril
La femme est entrée au n°9. Elle n’a pas sonné, elle tenait dans sa main un objet minuscule qui lui a permis d’ouvrir la porte. Je l’ai regardée entrer, et j’ai attendu. Ce matin quelqu’un a posé des reflets sur le talus, dans les arbres. Comme on laisse ses déchets, comme on déverse des gravats…
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48 avril
La journée commencerait avec une femme en blanc à l’angle d’une rue, et la lumière. On ne serait pas fâché avec le printemps, seulement peiné de devoir déjà plisser les yeux. Les odeurs entrées par effraction nous feraient des dessins dans la tête, naïfs, en arabesques et circonvolutions. La femme nous aurait frôlé l’instant d’avant,…