Le temps passe en coulant sur nous, la ville bleuit à vue d’homme, un bleu brûlant qui coupe les vitres et nous laisse éreintés, visages en miettes. Ça ne dure pas, la nuit revient.
De nouveau, mon compagnon disparu comme toi, je ne sais plus très bien qui je suis. Mais qu’importe, puisqu’il ne reste que quelques jours. Est-ce qu’on s’inquiète de son genre quand le monde finit ? Oui, on s’inquiète. L’identité demeure question d’existence même quand on a faim. Elle s’adjoint, se tient dans son coin, et même domestique les autres questions. De ce que j’observe, seule la soif vassalise vraiment qui nous sommes.