45 avril

J’ai rêvé que j’étais une mouche sans ailes, je randonnais dans l’espace tortueux des graminées, la campagne avait ses dents acérées. Je me glissais dans les interstices en prenant garde aux grandes mâchoires humides, qui pouvaient se refermer n’importe quand. Une marche anxieuse et bancale. 

Et toujours ce ciel blanc

la terrible lourdeur de l’air

la durée du jour qui rétrécit. 

L’aube ne soulageait rien. Elle annonçait un recommencement rapide et rapidement coupé par la nuit. Foin des renouveaux, des regains, foin des printemps, de la lumière, foin du temps sans limite. Ce monde n’avait aucune bouture : la fin serait la fin.