34 mars

La journée a été rude. Des heures de roulage à l’arrière d’un camion, sans fenêtre ni rien pour s’asseoir. Je n’ai pas l’habitude de telles conditions. On a essayé de parler un peu de ce qu’on ferait une fois arrivés à la ville, mais avec le bruit de la route roulée, on ne s’entendait presque pas, et peu à peu chacun s’est tu. 

Le soir j’ai cherché à savoir quelque chose, les projets de mon compagnon, il a répondu avec des mots vagues, presque pas conjugués, puis chacun s’est noyé dans sa bière, on faisait des courtoisies au vortex.

J’ai l’impression de suivre un mouvement qui m’est étranger, mais ça me convient comme ça. Petit à petit, la perte de toi devient une grande recherche immense, un espace sans bords qui me met entre vertige et ravissement.