91ème parallèle

  • 42 septembre

    42 septembre

    A traverser les parois de ta tête sans pointer, qu’est-ce que tu te charges du monde ?  Quelque chose se sauve. Je me fréquente à peine, juste assez pour savoir qu’il n’y a pas vraiment de continuité. L’ipséité, cette vaste blague. La surenchère du trouble. À l’intérieur de moi, il y a une âme qui…

  • 41 septembre

    41 septembre

    Je me lève, le visible a quelque chose d’une peinture.  La brume acide du matin, où danse un vieux poisson bleu, ailé, à moustaches beluga.  Un soleil curieux tente de percer le ciel, comme si on était à la veille d’un nouveau big-bang.  Et le peuple clair, le peuple vert dansant, se lève et commence…

  • 40 septembre

    40 septembre

    C’est un autre matin. Je vais chez la femme rousse au tailleur blanc. Pendant que je me prépare, la souris ressort de son trou, bonjour, un rayon de lumière entre les volets laisse sa marque sur le mur.  L’aube t’avait regardée te lever, des lueurs promises aux ombres. On marchait, la clarté tombée des trous…

  • 39 septembre

    39 septembre

    Je me réveille. Il reste des traces. Des moments qui reviennent sans crier gare et dont on ne peut toucher la peau. Je sors dans l’air du dehors, je cherche quelque chose dans la ville. Quand je me souviens, je m’arrête de marcher, je me tiens debout droit dans les sabots du souvenir.  Le ciel…

  • 38 septembre

    38 septembre

    Au matin, on se réveillait la bouche grande ouverte, emplie d’incertitudes. On mâchait le vide et les chaleurs de l’époque, l’été ne voulait plus partir, les eaux refluaient un peu partout, on était à la fois bouches d’égout et d’incendie, ce qui brulait un instant était englouti l’instant d’après, et tout se transformait avec des…

  • 36 septembre

    36 septembre

    On disait que le monde allait s’éteindre, électricité suspendue de nos vies. Qu’est-ce que ça nous faisait, sur l’instant ? Est-ce que ça nous a rendus plus aigris ? Ou plus anxieusement vivants ? Est-ce que ça m’a mis les nerfs à vif ? Est-ce que j’ai cru que te protéger serait une voie sans…

  • 35 septembre

    35 septembre

    Aux heures des commencements, l’attente des phrases inconnues. Le regard sous l’arbre, je tais le silence des feuilles, les mains ouvertes, les paumes suspendues aux branches. Le tronc traverse mon cœur et ma tête, je suis une traversée, un étai, un bollard. Je m’accroche à moi-même passant la corde autour de mon cou et tenant…

  • 34 septembre

    34 septembre

    Ce matin j’ai croisé une étoile tombée dans le rouge sombre du trottoir. Elle m’a fait penser à ton visage au réveil, cet air pas fini, les contours incertains. Et le rouge autour.  Je suis mal placé pour parler. Je suis de ceux qu’on arrête. Nous ne sommes plus si nombreux, et j’ai des jambes…

  • 33 septembre

    33 septembre

    J’en ai marre de parler d’amour.  Après l’été les ombres continuaient leurs travaux, rappelaient l’été avec des grands cris de fraîcheur et des urbanités nouvelles. J’en ai marre de parler d’amour. Le comble pour quelqu’un qui ne sait pas comment a disparue son autre ? Rappellaient l’été avec des grands cris de fraîcheur.  Je te…

  • 32 septembre

    32 septembre

    Nous ne faisions pas que l’amour. Une nuit on dansait en rêve de folles chaconnes, la passacaille du diable à se rompre les jambes. C’était trop pour moi mais je te suivais jusqu’à l’extrémité de ton monde. J’en ressortais graisseux, transi, perclus, et toujours je revenais, je repartais je te suivais sans autre but. Parfois,…