44 mars

Le monde des non-humains est en mouvement. Une évolution perpétuelle due à l’atmosphère : le chaud l’humide le salé. Les objets se transforment imperceptiblement pendant que nous les regardons. C’est leur façon de vivre. Discrètement, sous nos yeux. 

La couche blanche bleutée, une neige durcie, composée de cristaux de sel qui s’accumulent, se déplacent, s’échafaudent les uns sur les autres, à échelle de l’invisible. La destruction peut être d’une immense beauté, un degré de perfection. Point de glaciation de la solitude et de l’abandon ; tout progresse vers davantage de rien. Le retour à l’avant-les-humains. 

J’ai voulu faire un autoportrait au manège dont l’auteure se serait absentée, le cheval a bien voulu rester. En attendant, pendant qu’on visite des villes petites et moyennes, pendant qu’on admire les choses qui finissent, la lumière continue de baisser. Régulière et douce.