Bizarrement, depuis que j’ai quitté la ville, je n’ai pas moins de fatigue. Elle me traverse par vagues, à la manière d’un printemps mordant.
Je suis sous un empilement de matières inertes connues ou inconnues, qui me recouvrent et pèsent sur moi. Mon corps est allongé, douloureux, dessous ces substances que je ne comprends pas – un film dont l’histoire n’a plus aucun sens, une scène que je ne veux pas voir, des paroles qui n’ont pas été dites. Se dépose sur mon corps le limon fertile de la perte ; il s’appuie à nos colères bleu arbre, à nos épaules forcées.