Je parle à nouveau. Je peux parler. Non. Je peux dire ce que je fais. Je marche sur un chemin. Je mets un pied devant puis l’autre. Je regarde un peu plus loin, continue le va et vient des pieds, le balancement des bras, pense à ma silhouette avançant dans les vignes, je pose un pied puis l’autre en tenant mes chevilles avec mes jambes pour résister au roulement des galets sur la terre du chemin, je marche dans le soleil, plisse les yeux, je lueur au loin et promène regard.
Je marche avec mes jambes de femme sur un chemin de vigne.
Je marche avec mes jambes de femme dans un présent. J’ai marché dans un passé avec d’autres jambes, dans d’autres vignes.
J’arabesquais les ciels d’hiver et sarmentais jusqu’aux solstices, leurs vieux décembres.