49 novembre

On lirait. On serait là à croiser dans la rue des gens au visage triste, on ouvrirait une porte, un escalier, on courrait sur les toits. 

On traverserait une garrigue, on verrait un point rouge au loin dévaler des pentes. On serait seule, on serait heureux. 

On serait une femme et un homme et une personne qui marche dans son rêve, on avancerait dans lumière, sur une allée bordée de platanes, en fumant un cigare, on serait en sueur et un peu brûlé, on aurait la peau froide et des joues tannées, un regard qui luit, une tenue de voyageur, on dormirait dans son chapeau, ou dans le corps d’un cheval fauché. Juste sous son boyau principal. 

On dormirait, on se réveillerait, on rêverait, on se rendormirait. 

L’hiver serait l’été et la foule solitude.