On a coupé la phrase on a coupé la parole on a coupé le temps en tranches les saisons en heures les nuits en secondes. J’ai coupé mon regard mon regard a coupé mon corps mes jambes de femme ont coupé ma démarche pendant une certaine durée et puis. Les morceaux recollés, parfois à l’envers mais ça tient.
Le Picasso de nos amours, tes morceaux et les miens emmêlés, une découpe sombre et odorante. Et maintenant moi seul avec le soir comme morceaux de soi-même au piano.
Je ne sais plus si tu es partie ou si je t’ai désencombrée.
Je perds pédales et pieds.
D’homme ou de femme.