J’ai remarqué que les gens commencent à vieillir par la nuque. Ils se tiennent ainsi, continuent à lever le regard, conserver une dignité droite tandis que déjà le corps s’affaisse, qu’une bosse se forme en haut du dos ; et ça crée un pli rouge, une ride de nuque, qui indique mieux que personne l’âge d’une peau, d’un cou.
Avec le temps, le pli devient gris. J’en aurai un, bientôt, sans doute. Rouge comme les jeunes vieux.
J’ai vu une grand-mère, une tante. J’ai fouiné dans des couloirs pour retrouver des odeurs de tisanes, le froid des escaliers en pierre sous mes fesses.
Cherche-toi dans les maisons du passé, m’a chuchoté la souris.