Ça se passait sous un soleil gris nuage, un de ces ciels blancs qui piquent les yeux. J’avais rencontré tellement d’obstacles que mes poils s’étaient collés entre eux, jusqu’à devenir durs et piquants à la surface de ma peau. Mais la tentative d’échapper à ma famille adhésive, qui me faisait arriver dans des dunes de sable, un paysage jamais là auparavant, la rencontre sur le chemin de ce gros vers aux yeux haineux et sales, être poursuivi par des édredons, la respiration bruyante de mammifères invisibles, c’était plus que je ne pouvais endurer. Puisque l’environnement n’était pas constant, puisque j’avais peur, puisque personne ne venait à ma rescousse, puisque l’enfance avait tourné les talons pour de bon, puisqu’il fallait désormais tout affronter seul, je décidais de mourir sur place.
C’était difficile. Et même demandait des efforts surhumains.
Pendant ce temps l’été s’en allait très libre, et tu retenais les ombres.