La femme est entrée au n°9. Elle n’a pas sonné, elle tenait dans sa main un objet minuscule qui lui a permis d’ouvrir la porte. Je l’ai regardée entrer, et j’ai attendu. Ce matin quelqu’un a posé des reflets sur le talus, dans les arbres. Comme on laisse ses déchets, comme on déverse des gravats dans les chemins de campagne. La femme est entrée au n°9. Depuis, je reste là, j’attends. La ruelle est assez longue pour qu’en neuf ou dix pas je parvienne à la parcourir entièrement. La rigole de pavés accidente le milieu. Je marche de part et d’autre, parfois sur le macadam anthracite noirci par l’ombre de l’immeuble, parfois sur le gris éclairé par le soleil. Jamais sur les pavés. La femme ne ressort pas. Je compte.