Nuit, soirée, matin : notre vie n’est que mouvement.
J’ai parlé dans le vide toute une soirée. Je ne sais plus si j’étais seul, si un ami était là. J’ai fait sortir les souris des armoires, j’ai ouvert les rideaux, on voyait le ciel clair et vain, on entendait la rue qui remue, le triste vagissement des trottoirs sous la chaleur.
Je n’ai pas épuisé les réserves. Seulement mis les mains dans le cambouis de ma tête. Une poussière graisseuse qui se dépose quand les pensées passent trop vite. Ça suinte noir. L’autre jour, j’ai dû m’essuyer les oreilles.