Aujourd’hui est le jour où nous sommes partis. Nous avons pris la route le matin, après des adieux pudiques à ceux de la colonie.
Ce voyage est le double d’un autre chemin, qui me met tant en colère. Il y a le voyage d’avant, avec toi, dont les brumes sont toujours obscurément sous la surface des choses du présent. Il y a le voyage que j’effectue avec ce grand garçon chevelu dont je ne sais pas grand-chose, si ce n’est que nous sommes solidaires l’un avec l’autre. Et il y a le chemin emprunté, la voie par où va le monde, vers des murs toujours plus hauts.
On fonçait vers des souffrances ignorées, un pas ferme vers ce qu’il fallait taire.