46 octobre

La peur de rater quelque chose. Pas l’échec, non, le regret simple. 

Rater ce qu’on n’a pas fait, ce qu’on ne peut pas rater. Regretter ce qu’on n’a pas fait, tout ce que tu pouvais regretter. J’en savais rien de rien, tout juste si j’effleurais à peine ta peine. Vaste pourtant. 

Mais personne n’a vu qu’au bas de la fenêtre et dans le flou des nuages, l’appareil photo ne savait plus faire, et que j’aimais ça. Je tenais ça tantinet loin de toi, je le présageais toujours un peu loin de toi, et les pourtant vouloir se rapprocher n’y faisaient rien. C’était bête. À un moment, j’aurais pu me retrouver dans ta proximité, avec la peur de rater une photo, de regretter rater. Mais ce moment a passé : je n’avais pas encore vu ce que j’ai vu aujourd’hui. Aujourd’hui je n’en ai même pas de vrai regret, de ne pas avoir vu sur l’instant. C’est dire si on n’y peut rien.