Être sur un mur, être derrière une fleur, une barrière, et s’écouler lentement dans ses propres pensées.
Être une petite eau lente, avec des reflets de ciel sur soi, de la translucidité, des images d’algues en transparence, de la fierté.
Être un morceau de la ville dévastée, un fragment de béton armé fracturé par la chaleur et les combats, avoir des pensées pessimistes et stoïques.
Être une tente où dorment des enfants des enfants blessés et vivants dans les bras de leurs parents quand ils en ont, se retenir de pleurer.
Être une canalisation défoncée, son boyau ouvert au vent où courent des rats maigres, être un gros tuyau de béton nu, avoir honte.
Être la mer qui est loin, qui reçoit les déchets, les salissures des villes et les humeurs polluées des hommes, être une mer et penser je me réchauffe, bientôt je sentirai mauvais, j’aime mieux sentir le sel.
Être une humaine, être une représentante de l’espèce en fin de monde, être avec les autres et seule, avoir peur et attendre que même la peur s’arrête.
2 réponses à “60 mars”
très beau
et là, une possibilité infinie de développements…
Merci Françoise ! Il faudra tout reprendre, oui, et voir les directions à suivre.