53 janvier

Je suis restée avec cet homme du soir au matin, dans la salle de gare. Nous partirons bientôt. J’aime cette odeur de voyage qu’ont les gares, j’aime que la température change au cours de la nuit. Bizarrement, pour quelqu’un qui ne change pas ses habitudes, je m’accoutume très facilement au déplacement constant de l’environnement. Lumières et sons se déforment au fil de la nuit, et l’homme que j’ai rencontré me chuchote des histoires mythologiques, des phrases de contes, émouvants, beaux comme des icônes dorées. “C’était l’heure légendaire, des eaux marines en nappes vides coulaient du haut des arbres, emplissaient la forêt, les prairies submergées. Deux hommes, un homme et une femme, marchaient sur la surface.”