60 novembre

Je dors je fais un rêve. Je dors après n’avoir pas dormi. Je fais un rêve. Avant le rêve j’ai consacré des minutes à ne pas dormir. Je ne sais pas si mes yeux sont ouverts ou fermés quand je ne dors pas la nuit dans le noir. Je ne dors pas je ne sais pas si mes yeux sont ouverts, si je suis réveillé ou endormi, profondément réveillé ou parfaitement endormi, je ne sais pas. Maintenant je dors mais qui peut dire ça, je dors. Je peux dire que je fais un rêve. Dans ce rêve il est question d’une famille, d’une ancienne bâtisse où j’ai vécu. Quelqu’un entre dans la bâtisse mais je ne sais pas si c’est moi. Il y a là des chats et des chiens qui habitent, ainsi que des étudiants allemands, qui fument assis par terre, et des tortues. J’avance dans le rêve, je passe à côté des étudiants allemands. Ils écrivent des tracts portant le mot GERMANIF. Nous nous levons. Nous levons nos poings fermés. Les tortues sur nos épaules poussent leurs cris perçants, à résonance de cuivres et chaleurs de résine. Les chats et les chiens brament.