C’était le temps des fatigues sans bordures. On cherchait le repos, on allait voir les grands doigts noirs des arbres, le ciel qui ployait dessus. On marchait sous la canopée, on aurait pareillement volé la terre. Tu tenais ma main contre toi comme un animal chaud et doux, et je voyais pousser des armures au ciel. C’était le temps du froid sec et vif un jour, et de l’humidité vaporeuse du lendemain, c’était le temps des étoiles pressées, des constellations froides, et des museaux noirs d’ombre qu’on jetait vers les hauteurs.
C’était un temps perdu, et pourtant, nous nous étions trouvés.