Alors j’ai pensé demander. Puisqu’on ne voit pas ce que donne un visage qui change. C’est la bredouillerie de l’autre jour qui m’y a fait penser. Quand nos gens s’enmeurent, on serait plus de langage d’un coup, on serait d’abord parlés par les mots, et eux emmêlés se presseraient, s’écraseraient en purée, une vraie bouillie, soupedemolangés, les autres enlangagemêlés.
Bouillie de visage aussi, les morceaux épars, les éléments changés de nature, la parole embrouillée là au milieu, au milieu du visage. Faire parler le visage, lui faire dire par la voix des autres qui je suis – peut-être – me redonnerait un nom ?
Je regarde par le mot voir, je respire par le mot nez, je parle par le mot bouche, mais jamais ne trésore la forme de mon visage, à mettre au coffre comme toute chose pourtant précieuse.