Je dessine.
Je peins la souris. Je me fiche du réalisme. C’est un singe sur la feuille. Qu’importe. J’ai pensé à la souris, c’est le singe qui est venu sur la feuille. Je suis habité par les animaux. Ils se mélangent. Moi aussi. Je ne sais plus si je dois dire habité ou habitée. Je ne sais plus. Je suis habitée. Les animaux m’habitent. Ils vivent à l’intérieur de moi, sauvages, et peu importe que je sois femme ou homme.
Dans ma tête une pénombre, une douleur et des arbres qui poussent. Mes jambes sont de femme, et peu à peu moi aussi. Peut-être que je suis un piège pour les animaux. Une prison. A force de vivre dans ma tête, ils ont pris corps dans mon corps, ils vivent là, sauvages, sans pouvoir sortir.
Dans ma tête une forêt, une obscure pensée et une vieille image de toi en cheval. J’entends les animaux, qui pleurent dans moi.