Autoportrait en photographe.
Soudain on me voyait avec une tête de femme. C’était un mouvement fugace de l’esprit, mais qui me déstabilisait durablement.
Mon trouble s’emmêlait avec la sensation du manque incoercible, l’absence et la privation d’une affection suffisante avaient creusé un gouffre autour duquel tourner une vie entière.
L’ensemble faisait une identité inextricable, l’excavation sans limite, un vide infini qu’il fallait étudier semelle après semelle, trace après trace, comme on suit ceux qui ont disparu à nos regards.