51 juillet

Je voudrais vivre dans l’armoire. Être un drap, une boîte en fer ou un vieux carton de photos.

Au lieu de ça, je suis de nouveau sur la route. Nous sommes une foule qui marche entre les immeubles et les flaques, les matelas sales. Une foule d’enfants. Je rentre.

Le monde s’est transformé, j’avais les yeux scellés. Envahi par l’histoire, je n’ai pas vu. Fenêtre après fenêtre, le jour découpé, ses noirs morceaux. Maintenant il reste des paysages stupéfaits, une ligne grise à l’horizon.

Il me faut retourner en ville, c’est tout ce qu’il reste, parler encore sous le feuillage. Beaucoup de choses sont perdues, mais pas cette chose petite et très simple, d’aller parler à un autre.

Je voudrais vivre dans l’armoire. Être un drap, une boîte en fer ou un vieux carton de photos.