46 juillet

Cette nuit j’ai rêvé que j’avais des seins. Un homme, derrière moi, les tenait dans ses mains, les caressait. C’était agréable. C’était peut-être moi, l’homme.

Vue d’en haut, la treille est aussi emmêlée que le dedans. C’est-à-dire que mon esprit ni le monde ne produisent spontanément du sens. Quelque chose se produit, mon expérience se passe, mais qu’est-ce qui se devient de moi ? Je ne fais plus un tout, je ne suis pas non plus les morceaux épars.

A ce stade, je ne deviens de moi que verbalement, sous le feuillage. Ce sont les seules oreilles de la femme rousse au tailleur blanc qui m’adviennent. Ce que j’adresse de parole dépourvue d’horizon, de sens, de solidité, mon verbe fondu et entendu par elle me devient de moi.