39 juillet

Au petit déjeuner je mange une tranche du monde dans un volet. Ensuite je me rends chez la femme rousse au tailleur blanc. La parole continue, je continue dans la parole, sous le feuillage ça continue de parler.

Dans l’autre partie, l’homme au chapeau est toujours là, qui rôde. Je lui étends ses prairies sur un étendoir à linge. Ça grince un peu. La souris me regarde, j’ai l’impression qu’elle ne comprend pas bien. Ce n’est pas grave. Rien personne ne m’est moins hostile que ma souris.

Le fleuve grossit son ventre et personne ne sait quand ça s’arrêtera. Je le lave mais ça ne change rien. Il faudrait demander à l’armoire. Si seulement elle parlait.

Quand tu es partie je me suis promis que je ferais quelque chose pour le monde. Étendre ses prairies ou laver un fleuve ou changer une toile cirée qui colle à une table.

Mais peut-être tu as disparu, et alors tout est différent. 


2 réponses à “39 juillet”

  1. Avatar de FB

    du solide fantastique, images sacrément rémanentes

    1. Avatar de Juliette Cortese

      Merci François ! Bientôt trois mois, peut-être que l’endurance commence à faire effet, de fatigue de langue…