Quelque chose change. Aux pieds j’ai toujours plein d’orteils, et maintenant l’entorse chevillée.
Les jambes ont pris une torsion.
Une tournure de femme.
Mes jambes sont une femme.
Mes jambes sont de femme.
L’évidence évidée : je suis un homme avec des jambes de femme.
Un homme avec les jambes d’une femme.
Mes jambes d’homme sont devenues d’une femme.
Une information avec un trou dedans : un homme avec des jambes de femme, mais pourquoi.
Le trou qu’on ne sait pas.
Les jambes c’est un morceau de moi corrompu. Rompu corrompu.
Et pourtant.
Moi, troué par la question du pourquoi.
Je ferai un dessin de moi-même avec des jambes de femme, et un trou dans le corps en forme de point d’interrogation.
Je sens mes cuisses de femme. Je peux les toucher, les caresser.
C’est agréable.
C’est mou.