60 mai

La ville ma cage, un coeur bruissant dans l’obscur. 

Je n’oublie pas ma peau. Parfois, je la laisse au café comme si c’était mon vestiaire, et je sors sans. Avec seulement mes organes, et les semelles de mes chaussures. Les gens s’étonnent : quel est cet homme sans chapeau ? 

Aujourd’hui, je n’oublie pas ma peau. Je suis dans des intervalles réguliers. Je conjugue avec mon enfermement, ma dent contre la langue. Je lui recrache tous ses mots. Ils jouent comme des enfants dans la cour. Courent en tapant le sol de leurs pieds tentaculaires. 

Ce sont les pires : les mots enfants soldats.