Deux jours que je dors en marchant. Rien de chez moi ne me manque, ni la porte de l’armoire qui bat, ni la mouche du plafond, ni la lampe. La souris a son nid dans ma poche. Deux jours à dormir en marchant, ce n’est pas du repos. Cela me donne des vertiges et des idées un peu folles, étonnantes au moins, qui passent et tombent sur les cailloux du sentier derrière moi, aussi vite qu’elles m’arrivent en tête. J’aimerais dormir dans la forêt, faire des rêves moins techniques, avec plutôt de la terre.