“Au moins, je serai morte au soleil”. C’est ça la phrase qui m’était dans la tête, au réveil du rêve. Ça me boustinguait drôlement d’être ainsi morte, c’était par conséquent agréable de se réveiller vivante.
J’ai ouvert mes yeux de ni l’un ni l’autre et regardé le plafond. La mouche m’attendait calmement. Elle est patiente, cette mouche. Elle se gare au mur lorsqu’il fait jour et attend que je me réveille pour voleter partout. Avant, elle garde le silence. Elle en prend soin.
On ne peut pas en dire autant de la souris. Je l’entends qui gratouille alors qu’elle sait très bien que c’est la nuit, que je dors, que je suis censé dormir. Elle prend soin d’autres choses.
J’entends gratter aussi à la porte du bas. Je me demande quel homme essaie d’entrer à une heure aussi vague, aussi mal en point. L’heure blessée des matins gris.
Je suis dans mon chemin de parole avec la dame rousse au tailleur blanc. Elle me tient, me sou-tient, je crois dans son regard intense, dans son sourire-silence qui m’encouragent.
Je suis dans mon chemin de parole parce que j’espère aller mieux. C’est égoïste comme pas deux choses, ça. Je le sais. Je ne peux pas, pour l’instant, m’intéresser au monde ; je ne suis qu’un balbutiement du monde.
J’entends toujours qu’on gratte. En bas.
Sait-on jamais les traces laissées sur nos portes closes ?