En rentrant, je me suis regardé dans la glace et j’ai vu une personne dont on ne saurait dire – les yeux vairons peut-être et le visage taché, on ne saurait dire beaucoup plus.
J’ai compris la question du Sphinx : j’étais devenu inaperçu, j’étais comme une grande affiche pleine d’écriture privée de signe, un visage sans nez sans yeux, un visage même sans bouche. Quelque chose avait vieilli, changé surtout, quelque chose avait changé, c’était dans ma voix, dans ma jambe évidemment, mais dans mon visage ?
J’avais perdu mon visage.
Celui qui me donnait un nom.
Un morceau de l’air avait changé, aussi un morceau du feu, un morceau de la terre. La nature des éléments même, changée par mon visage. C’est du dedans de moi que venait la transformation. Des grattements de jambes jusqu’aux métamorphoses du visage disparu.
Quant à la mâche noire du ciel, elle s’entiédissait des grues de l’ouest.
On pouvait changer sans discontinuer.